Croisière à la voile en Cornouailles anglaise au départ de Brest
Mai 2016 Lord Jim reprend la mer vers la Cornouailles anglaise. Une nouvelle croisière à la voile avec Nathalie, Arno, Elke, Thibaud, Hubert et Jacques pour équipage. L’équipage est arrivé à bord le samedi soir, pour prendre ses marques à bord et profiter de l’ambiance si singulière du port de Brest.Appareillage le dimanche matin, qui permet de se familiariser avec les manœuvres de bases. « Avant sur garde » au départ du ponton et Lord Jim prend la route du goulet de Brest. Beau temps au beau milieu de ce marais barométrique, mais vent bien faible pour naviguer à la voile.
Une première escale sur l’île de Quéménez dans l’archipel de Molène
La pétole de midi nous invite à faire une première escale sous le phare de Saint Anne du Portzic, à la maison blanche. Au-dessus de la grève s’entassent pêle-mêle les cabanes colorées, genre guinguette, des pêcheurs plaisanciers. Lieu parenthèse dans ce monde, puisque s’ils en ont les clefs, aucun n’a de titre de propriété.
Puis route vers l’archipel de Molène. Une légère brise nous mène paisiblement. Le paysage défile : Phare du petit Minou, Pointe du Toulinguet, Pointe Saint Mathieu sur tribord, puis nous rentrons dans le dédale des cailloux semés dans l’archipel de Molène. En doublant l’île de Béniguet, cinq grands dauphins viennent nous accueillir. Ils accompagnent Lord Jim et jouent entre eux à l’étrave du bateau. La tête d’un phoque est aperçue observant la scène.
L’ancre vient se poser sur du sable, dans le sud de l’île Quéménez. L’absence de houle et le vent très léger nous permettent cette escale peu commune. Un petit message nous arrive: une invitation pour prendre le café demain matin chez David, Soizig et leurs enfants, seuls habitants de la ferme insulaire de Quéménez.
Après une nuit paisible, le pneumatique et les 2 paddles sont gonflés. Le débarquement à terre est l’occasion d’une petite balade à la pagaie dans un paysage extraordinairement calme.
A la ferme insulaire de Quéménez, nous sommes accueillis par Gaston et Fernand les deux cochons, les oies, les poules, et les maitres des lieux, Soizig et David. Nous profitons de la visite du hameau, totalement autonome sur le plan énergétique. La vie s’articule autour de 3 activités : Maison d’hôtes, culture de pommes de terre, élevage de moutons, et récolte d’algues alimentaires. Le lieu est hors du temps, et l’on comprend bien les hôtes qui viennent faire un petit séjour sur cette île. Nous partageons le café avec les six arrivants sur la terrasse. Lord Jim roule tranquillement au mouillage, au-delà des murets de rochers couverts de lichen orange pétant.
Il est temps de faire route et de profiter de la légère brise qui vient de se lever. Nous quittons l’archipel par le nord, cap sur la Cornouailles anglaise. En effet les prévisions météo confirment un coup de vent assez fort avec pluies pour le milieu de semaine. Nous optons donc pour la Cornouailles où les rivières et reliefs nous permettrons un abri confortable.
Traversée de la Manche de nuit vers Falmouth
Le soleil décline et le rythme des quarts se met en place. La nuit est belle, le rail des cargos d’Ouessant n’est pas très encombré. Nous touchons Falmouth le lendemain matin à 8 h anglaise. L’équipage opte pour un « English breakfast » sur le port.
Helford River et la rivière Fal sont les escales suivantes. Découverte de petits chantiers navals, de pubs dans de vielles chaumières, ornées de figures de proues à poitrines généreuses, rencontre avec des marins sur de magnifiques Old Gaffers. Amarré à un coffre sur la rivière Fal, Eve of Sainte Mawves Cotre pilote des Scilly appareille à notre cul. Grayhund, lougre corsaire de 1700 vient s’amarrer « alongside ». On tape la discute avec Marcus, son capitaine qui a toujours la banane. Balade sur les chemins qui bordent les bras de rivière et les quais de pierres ou l’on chargeait autrefois l’étain, sous une végétation impressionnante. En altitude les nuages filent à vivent allure. Force 8 Beaufort de nord Est sur les Scilly, ici le calme est impressionnant, personne ne regrette le choix de la Cornouailles !
Jeudi midi, nous reprenons la mer, direction le phare du Four à la pointe du Finistère. La mer est toujours formée, le vent soutenu. Deux ris et le foc de brise à poste nous traversons la Manche sur un bord de près. Nous avons le temps de profiter d’une dernière escale à Camaret avant de rejoindre Brest, et de d’envisager la prochaine croisière à bord de Lord Jim…