Croisière à la voile en Bretagne sud pour la Semaine du Golfe 2019
Parmi tous les rendez-vous maritimes de voile traditionnelle en Bretagne, la Semaine du Golfe qui a lieux tous les deux ans dans ce cadre magique qu’est la « petite mer » à toutes nos faveurs. La Semaine du Golfe 2019 s’est achevée le 2 juin par la grande parade. Lord Jim participait à ce rassemblement au sein de la flottille N°5. Cette 10ème édition a tenu toutes ces promesses, nous en avons pris plein les mirettes. Et l’option retenue cette année, à savoir proposer deux formules, de 4 ou 6 jours de croisière à la voile en Bretagne sud ; avec pour chacune d’elles de la navigation au large, des escales dans les îles, le spectacle d’une parade nautique et de la navigation au sein des flottilles, a fait mouche. Voici le compte rendu de la seconde croisière qui s’est déroulée du 31 Mai au 5 juin.
Un début de croisière au cœur de la fête maritime du Golfe du Morbihan
Cette semaine de croisière qui nous mènera du port de Vannes jusqu’à Brest débute en plein cœur de la fête. L’équipage rejoint Lord Jim sur le petit Quai de Port Blanc, où les groupes de musique se succèdent sur scène, avec pour décor, les navires tel que le Stendhart, l’Iris, La Recouvrance et toute la flottille de retour à leur poste amarrage. Petits et gros voiliers font un ballet incessant de voiles multicolores. Chacun met un point d’honneur à naviguer tout dessus à la voile. Mention spéciale pour La Cancalaise et les hollandais qui jouent particulièrement le jeu. Bref l’immersion dans cette ambiance si particulière est immédiate. Pour cette nouvelle étape, une partie de l’équipage connaît déjà le bateau, à l’image de Patrice et Anne embarqués l’an dernier pour une croisière vers les Scilly. D’autres équipiers découvrent le bateau, comme Virginie qui embarque pour la première fois sur un voilier.
Vendredi 31 mai – Dans le bain de la semaine du Golfe
Au matin, après un bon petit déjeuner et un briefing, nous hissons et faisons route sur le chenal de la Jument. Le vent n’étant pas encore de la partie, nous choisissons de rejoindre l’île Longue pour y mouiller et prendre un petit café de 10 heures en regardant passer à vive allure les bateaux de la fête, poussés par le vif courant de jusant. Beau point de vue, bel endroit champêtre et maritime… Puis le vent sort de sa torpeur et nous pouvons enfin reprendre la balade à la voile. Après avoir doublé la pointe de Port Navalo, nous allons tirer des bords, bord à bord avec les grands voiliers de la fête. La belle vitesse et la maniabilité de Jim nous permet de nous glisser partout et de tenir la dragée haute à tous les navires présents. C’est l’occasion de saluer les copains et marins avec qui j’ai travaillé sur différents navire, tel le dundée Biche, la goélette à hunier La Recouvrance ou la goélette à trois mât Trinakria, mais aussi tous les amis que nous retrouvons régulièrement entre les côtes bretonnes et les îles et les rivières anglaises.
Au fur et à mesure des rencontres, l’histoire de chaque navire est comptée, permettant de prendre la mesure de la diversité en présence. Nous profitons du contre-courant à quelques brasses de la pointe de Port Navalo pour nous glisser de nouveau dans le Golfe. Nous remontons la rivière d’Auray, entouré d’une myriade de petits voiliers en route pour une dégustation d’huîtres qui les attendent à la pointe Espagnol. Pour notre part, nous mouillons à l’abri de l’île du Grand Vezid sur une mer d’huile, entouré de cet écrin de verdure, pour un bon repas et pour certain une bonne sieste !
La fin d’après-midi voit Lord Jim slalomer entre les îlots de la « Mor Bihan », pour le plaisir des yeux ! En fin de journée nous retrouvons au mouillage de Larmor Baden le coquiller Loch Mona, le Cotre Amzer Zo, le langoustier Nébuleuse et une flottille de voile-avirons. A terre la fête bat son plein. Nous profitons du repas des équipages, au son d’une fanfare samba, puis d’un concert de jazz manouche… « tudo de bom”. L’équipage en profite aussi pour une petite balade jusqu’à l’île de Berder toute proche…
Samedi 1 – La Grande Parade de la semaine du Golfe
Démarrage en douceur pour cette grande journée avec un petit déjeuner sur une mer d’huile. Autour de nous, les petits voiliers s’ébrouent. Nous voisins anglais émergent. Ils ont « cabané » pour la nuit, c’est à dite, dormis sous leur voile installée en une sorte de tente. “Good Morning!”. Les cornes sont apiquées, les ancres virées et le courant de jusant nous pousse tranquillement le long de l’île de Berder. Puis tout s’accélère. Le courant de vives eaux nous happe au niveau de la Jument. Jim déboule et laisse le cromlech d’Ernnanig à bâbord, le tumulus de Gavrinis à tribord. Plus de 5000 ans que ces pierres ont été dressées ; elles ont due en voir passer un sacré nombre de bateaux. Mais aujourd’hui, ceux sont tous les navires, petits ou grands, à la voile, à l’aviron et même à la vapeur qui empruntent le chenal et se retrouvent entre la pointe de Locmariaquer et l’île de Houat.
Et c’est parti pour la grande Parade ! C’est avec La Recouvrance et La Grande Hermine que nous emboitons le pas au Morgenster. C’est une cohue joyeuse qui se poursuit en remontant en direction de Vannes. Port Anna sera notre escale du soir, à couple du Corbeau des mers, en compagnie d’autres voiliers de travail. Au programme, musique, fête, météo de rêve, et superbe feux d’artifice pour clôturer le tout…
Dimanche 2 – Navigation vers Belle Ile et l’île de Groix.
Après de somptueuses lumières du matin, nous plongeons dans le brouillard en faisant route vers la sortie du Golfe. Accompagné par Pen Duick I, tout fraichement sorti d’une restauration complète au chantier du Guip, à Brest. Nous plongeons dans une brume épaisse. Changement d’ambiance… Ce n’est qu’à l’approche de l’île de Houat que l’horizon se découvre. L’étroite passe de Béniguet à la pointe ouest de l’île est laissée dans notre sillage. Il est bon de retrouver le “large” et l’horizon après ce séjour plutôt champêtre dans le golfe. Nous longeons alors Belle île et faisons relâche au Port de Sauzon, le temps du repas et d’une balade à terre. Puis nous mettons le cap sur Groix, ou nous doublons le musoir de Port Tudy alors que le jour décline. A temps pour une bonne bière.
Lundi 3 – Escale à Groix et mouillage dans l’archipel des Glénan
Le petit café du matin au bistro du port est toujours un moment particulier. Après une matinée de balade sur l’Ile de Groix, à pieds pour les un(e)s, à vélo pour les autres, nous mettons les voiles et passons la pointe de Pen Men. Nous nous déhalons gentiment, au près bâbord amure. Tout est calme, chacun vaque à ses occupations : barrer, bouquiner bien installé sur le pont, faire la sieste… c’est une sorte de rythme de navigation au large qui s’instaure. A l’approche de l’Archipel des Glénan, un petit arrêt sur une basse (lieu de pêche avec une remontée de fond) permet de descendre une ligne de pêche. 30 mètres plus bas, quelques lieux et maquereaux mordent à nos leurres. Le repas du soir est assuré! Nous entrons dans l’archipel des Glénan par la tourelle de la Pie, au nord de Bananec, de concert avec le ketch hollandais Iris. La bisquine la Cancalaise est mouillée au ras de la plage, toutes voiles dessus comme à son habitude. Nous slalomons à la voile entre les bouées et les voiliers avant de laisser l’ancre se poser sur le fond. Le ty punch est de sortie, avec pour arrière-plan un coucher de soleil rougeoyant. La Gabare Notre Dame de Rumengol apparait à son tour et nous rejoint au mouillage.
Mardi 4 – Navigation des Glénan à l’île de Sein
A peine réveillés, nous hissons notre grand spi rouge et mettons en route. Les effluves de café s’échappent de la cuisine. En route plein ouest à belle vitesse, nous prenons un bon petit déjeuner pour bien commencer cette journée qui nous voit revenir en Mer d’Iroise. Le phare d’Eckmühl est déjà bien visible. Nous contournons la Pointe de Penmarc’h à distance respectable et prenons un cap au 310° dans la Baie d’Audierne. 25 milles à parcourir et nous pénétrons dans le port de l‘île de Sein en début d’après-midi. Nous sommes le seul voilier en escale. Nous débarquons pour une escapade à la découverte de cette île pas comme les autres. Nous marchons jusqu’à la pointe ouest, et montons au grand phare. Du haut de ces 49 mètres, c’est toute la chaussée de Sein, jusqu’au phare d’Ar Men qui s’ouvre à notre vue. Puis après avoir emprunté les rues de la largeur d’une carriole à main, nous goutons à l’ambiance de fin de journée dans le fond du port de Sein. De fameuses parties de pétanque s’y disputent. Les enfants scolarisés sur l’île, une fois la classe terminée, se ruent au bout de la cale, enfilent leur combinaisons et enchainent plongeons et sauts dans l’eau transparente du fond du port…
Mercredi 5 – Retour à Brest, passage par les Tas de pois et la pointe des espagnols
C’est avec un petit pincement au cœur que l’équipage de Lord Jim laisse l’île de Sein dans son sillage, accompagné de dauphins tursiop. Mais déjà la pointe de la Presqu’île de Crozon approche. Nous nous faufilons entre les Tas de Pois, puis embouquons le goulet de Brest. Une dernière relâche au mouillage de la Pointe des espagnols pour le repas du midi permet une dernière baignade, sous les yeux curieux d’un phoque.
Rendez-vous dans deux ans pour une nouvelle édition de la Semaine du Golfe. Si vous désirez vous aussi vivre cette grande fête nautique de l’intérieur, vous trouverez toutes les informations sur le page « Croisières événements » de notre site.