Les aventures maritimes 2022 de Lord Jim 2

Je profite d’une escale à terre, pour vous envoyer quelques nouvelles de nos périples et aventures maritimes de cette saison 2022, à bord de Lord Jim2. Oh oui bien sûr, elle n’est pas terminée, nous repartons dimanche qui viens vers les Scilly ou la Cornouailles. Puis nous accueillerons 4 stagiaires pour une formation spéciale manœuvres. Mais la boîte à souvenirs est déjà bien remplie, et le plaisir est toujours bien là quand il s’agit de les partager avec vous… et c’est aussi l’occasion d’évoquer quelques projets de nouveaux voyages à venir.

La porte grande ouverte à nos aventures maritimes

Tout d’abord, après deux années où nous avons été restreints en terme de périmètre de navigation, il est bon de sentir les verrous sauter et se sentir à nouveau libres de nos mouvements. Et quand nous avons mis le cap sur les Scilly dès le mois d’avril, puis sur l’Irlande, on a senti un beau parfum de liberté. Les retrouvailles en Espagne avec des habitants dont on voit le visage, et partout cette ambiance détendue. Parce que oui, pour nous dans les aventures maritimes il y a bien le large mais aussi les rencontres avec les gens.

La météo, qui a été éprouvante de chaleur à terre, a laissé la part belle à des navigations dans un style plutôt méditerranéen. Mais nous n’avons jamais manqué d’une petite brise qui nous a permis d’atteindre nos objectifs, en limitant le recours à la « risée diesel » au minimum. Bref, tout le plaisir était pour nous !

Formation skipper : on commence avec du sérieux !

Cette année, nous avons renoué avec notre désormais fameuse Formation Skipper qui ouvre la saison. Dès le 4 avril, par un froid de canard, nous avons appareillé de Brest et attaqué par une douzaine fort studieuse. Enchaînant théorie et mise en pratique, navigations courtes mais intenses, nous avons écumé les chenaux, ports, abers et îles du Finistère. Naviguant bord à bord avec le voilier mené par Camille, les apprentis skippers se sont relayés au rôle de chef de bord. Journées intenses et riches d’enseignements. Plaisir de se retrouver au soir, les deux voiliers à couple pour partager les expériences de la journée, un apéro, un petit morceau de musique, quelques vers de Brassens brillamment déclamés par Bertrand…

Début septembre, le stage « Scilly » a été contrarié par une météo coriace. A la demande des participants, il est devenu formation. Temps orageux vent très soutenu et grosse houle. Nous avons donc changé notre fusil d’épaule et nous avons alterné des navigations toniques et des temps de théorie, bien à l’abri de la pluie dans le carré chaleureux de Lord Jim. Un bord vers le phare d’Ar Men, puis les Pierres noires, sous trinquette et deux ris, dans une longue houle, à assuré l’ambiance « grand large ». Accompagnés par les dauphins, des centaines de fous de bassan, et entourés de magnifiques cumulonimbus. Arrivée de nuit au port, nous croisons l’Abeille Bourbon prête à lever l’ancre pour porter assistance à quelques navires en difficulté. Bien amarrés pour la nuit, nous nous laissons bercer par le son de la pluie qui rince le pont. C’est donc une formation équipier complète qui a eu lieu et chacun chacune est reparti avec l’expérience de belles aventures maritimes.

Le bonheur du large : l’Irlande, la Galice

Une belle montée en Irlande à la mi-juin, à ce moment où les nuits sont les plus courtes, suivie d’une traversée du Golfe de Gascogne en juillet. Ce sont les moments privilégiés pendant lesquels nous goûtons au rythme du grand large. Les quarts qui se suivent comme une mécanique bien huilée, et tout le temps pour se laisser envahir par ces grands espaces. Le souffle des baleines qui nous fait parfois sursauter, les rencontres avec quelques géants des mer dont on aperçoit le château apparaître derrière l’horizon, bien avant de nous laisser voir leurs coques. Les fulmars boréals qui nous accompagnent, les océanites tempêtes et puffins des anglais rasant les vagues. Le large donc avant d’aller à la rencontre d’un pays, en passant par la petite porte, celle de ports où se mélangent encore pêche et plaisance. Barqueiro en Galice ou Baltimore en Irlande, nous sommes bien loin des marinas !

Sur le retour nous nous glissons entre les flux d’air nous rapprochant de Brest. Mais ces vents ne nous permettent pas toujours de suivre la route droite et nous fait atterrir parfois là où nous n’avions pas prévu. Ainsi de retour de Galice, nous avons mouillé dans une crique de la côte sauvage de Belle île, à l’aube, et plongé dans une eau limpide avant de se dégourdir les pattes sur un chemin de randonnée magnifique et désert. L’aventures maritimes reprenant le soir par une navigation sous les étoiles, vers Brest, via l’archipel des Glénan…

Les retrouvailles avec les Scilly

Les Scillonnians ont dû s’ennuyer pendant ces deux années sans voir l’étrave d’un « bloody froggy » ! Nous avons donc mis le cap dès la fin avril sur Sainte Mary, et avons pu profiter de l’archipel en plein effervescence de gig. En effet, le grand rassemblement annuel des yoles traditionnelles à 6 rameurs battait son plein. Et nous avons profité alternativement du côté sauvage des îles et de l’ambiance incomparable de cet événement fabuleux. Retrouvez le détail et vidéo sur l’article à ce sujet. Cette montée aux îles Scilly a été suivie de cinq autres, chacune différente, suivant les conditions météo et les envies des équipages. À chaque fois une aventure maritime unique.

Le grand spectacle des approches de Brest

Brest et sa rade ne constituent pas seulement pour nous une base technique et pratique pour prendre la mer, mais bien une ville et une mer intérieure pleines de charmes. Chargée d’histoires, des départs de grandes aventures maritimes, Brest n’a cessé d’abriter des voiliers d’exception. Au départ et retour de notre port d’attache qu’est le Moulin Blanc, nous croisons toujours quelques navires mythiques, comme les goélettes terre-neuva Etoiles et Belle Poule , la goélette aviso La Recouvrance, le dundee thonier Mutin, les coquillers, borniers, gabards et chaloupes de la rade.

Et depuis l’an dernier, viennent se rajouter à ce spectacle permanent du très grand : Mariquita, Moonbeam et Moonbeam IV, trois des plus magnifiques plan Fife des années 1910. Ils croisent dans les parages, rappelant les photos de Beken et des origines de l’América’s cup. Et quand, naviguant dans le brouillard, nous voyons débouler ces fabuleux navires sous foc ballon, l’image est saisissante !

Navigations en escadre

Cette saison nous avons choisi de naviguer en escadre sur quelques dates. Et l’on a vu la coque noire de Lord Jim 2, bord à bord avec la coque orange de Nanuk, mené par Camille, avec qui nous faisons les formations skipper. Donc sur des programmes Iroise et Scilly, nous avons eu le plaisir de naviguer à deux bateaux. Bord à bord ou choisissant des options de route différente, puis se retrouver le soir ou le lendemain à l’escale. Cela a donné lieu à des moments et rencontres très sympa. La formule a fait mouche et nous réitérerons l’expérience l’an prochain ces aventures maritimes en escadre.

les aventures maritimes 2023 : le Connemara, Porto…

Pour pouvoir pousser un peu plus loin, et avoir sur deux semaines le temps d’aller voir plus loin, nous prévoyons un voyage, vers le Connemara et peut-être vers Porto, avec changement d’équipage sur place. Cette formule offre l’opportunité de voire plus du pays sur les deux semaines, puisqu’elle ne comporte qu’une traversée hauturière de 300 milles.

A chaque virée vers l’Irlande ou la Galice, on se dit que vraiment ça serait sympa d’aller plus loin. Alors la saison prochaine, c’est décidé, on met ça en route, une nouvelle aventures maritimes vers Galway ou le fleuve Duro !