Croisière à la voile Scilly et côtes de Cornouailles

Du 12 au 23 septembre 2016, Lord Jim quitte Brest pour une navigation privilégiée en voilier, du « bout du monde » du Finistère à Land’s End. Pendant une quinzaine de jours notre but n’était pas de « faire du mille » mais de prendre le temps de découvrir en profondeur les facettes de cette destination au cœur de la mer celtique.

Le luxe du temps, pour découvrir Cornouailles et Scilly

Deux semaines de croisière à la voile des Iles Scilly à la Cornouailles, à la découverte d’une nature vierge, de paysages à couper le souffle, mais aussi de la vie des îles, les régates de gigs et l’ambiance des pubs… Pouvoir prendre le temps pour y gouter est vraiment un privilège !

Régates de Gigs au Scilly

Au départ de Brest, après une escale à Ouessant, nous quittons les côtes bretonnes pour faire route au large vers les Scilly. Une vingtaine d’heure de route pour traverser la Manche et accéder à cet archipel hors du temps à l’extrême ouest de la Grande Bretagne.

Croisières voile Scilly Cornouailles

Notre arrivée dans l’archipel des Scilly, mi-septembre, correspond à la pleine période de naissance des bébés phoques, appelés Blanchons, à cause de leur fourrure blanchâtre. Ces bébés phoque mesurent environ 1 m et pèse une quinzaine de kilos. Cette fourrure très chaude n’est pas étanche, les blanchons ne peuvent donc pas encore se mettre à l’eau. Ils restent à terre et après trois semaines de tétées ils pèsent une quarantaine de kilos. Vient l’heure du grand saut ! Ils doivent apprendre à se débrouiller seuls pour chasser et se nourrir. Plus de la moitié des jeunes mourront de faim pendant cette première année.

Jeune blanchon

Le phoque gris adulte pèse environ 150 kg pour les femelles et jusqu’à 300 kg pour les mâles. Le phoque est un animal grégaire qui vit toute l’année en colonie. On le retrouve en nombre en Irlande, Ecosse, dans les iles anglo-normandes et en Cornouailles anglaise. La population de phoques gris présente sur les côtes de Cornouailles et dans l’archipel des Scilly est évaluée entre 500 et 1000 individus. (Sources Cornwall Seal Group).

jeune phoque gris et sa mère

Ce phoque gris, nous le retrouverons pendant nos croisières dans l’archipel de Molène. Le parc marin d’Iroise compte environ 200 individus en hiver et moins d’une centaine en été. La Mer d’Iroise marque la limite Sud de son aire de répartition. Cette espèce est aujourd’hui protégée. Plus d’information sur les phoques gris en Iroise sur le site du Parc Marin d’Iroise.

La découverte des colonies de phoques et la naissance des blanchons, est l’occasion de quitter le bateau pour quelques expéditions à bord du Canot pneumatique de Lord Jim et d’aller visiter quelques îlots et rochers ou vivent ces colonies. Pour garantir la sécurité de tous, hommes et phoques, nous respectons les règles d’observation : on peut s’approcher sans les surprendre, mais le mieux c’est de les laisser venir à vous, ils sont suffisamment curieux pour cela ! On évite de les toucher. Quand le phoque gris est à terre c’est pour se reposer et digérer. Les gêner peut les obliger à se remettre à l’eau ce qui est perturbant pour eux. Et l’on n’oublie pas que les blanchons ne savent pas encore nager…

Croisière à la voile des Scilly vers les côtes de la Cornouailles anglaise

Nous quitterons les îles Scilly: St Mary’s, Tresco, St Martin’s, St Agnes et Bryher, pour faire route vers la pointe de la Cornouailles anglaise. Une vingtaine de milles nautiques de traversée vers Land’s end, la « Pointe du Raz » de nos voisins d’outre-manche, Le phare de Wolf Rock mène la garde sur cette zone de fort trafic.

Port de Mousehole
Port de Falmouth
régate de Old Gaffers


Les escales se succèdent. Mousehole, Newlyn ou l’ambiance port de pêche à l’anglaise est un dépaysement, la Baie de Penzance et son « Mont St Michel ». Puis on franchit Lizard Point pour découvrir les rives boisées peuplées de hérons de courlis de Helford River. Les chantiers navals nichés dans des « rivières » où l’on bichonne quelques yachts ancestraux. Parfois le soir, s’il commence à faire frais en septembre, le petit poêle du bord réchauffera l’atmosphère de la cabine.
En continuant à naviguer vers l’Est, on arrive à Falmouth, avec ces docks ou l’on pourrait encore entendre les tonneaux dévaler les venelles avant d’être chargés sur quelques gabares. En fin de journée, les Oyster Boat, les cotres pilote et autres Old Gaffers hissent les voiles pour une régate amicale, alors on se joint à eux dans la lumière du soir. La régate de vieux gréements se termine parfois au pub, comme au Pendora Inn, niché dans un bras de la rivière Fal. Un phoque perché sur la balise garde les lieux. Nous débarquons directement au pub, chaumière ancestrale pour y déguster une Ale locale. Le grand avantage de la navigation côtière en Cornouailles anglaise, c’est que les temps de navigation sont courts pour caboter d’abris en abris. Une quinzaine de milles plus à l’Est, Fowey et Charlestown, deux autres petites perles de la côte cornouaillaise, attendent les plaisanciers…

Quand nous reprendrons la mer vers la Bretagne, nous n’aurons sûrement pas exploré toutes les cirques, les ports, les rivières et les mouillages sauvages des Scilly et de la Cornouailles… Il y a fort à parier qu’une fois que nous les aurons quittés, nous penserons déjà à la prochaine occasion que nous aurons de revenir y naviguer.